Le cynique est un idéaliste déçu

Le cynique est un idéaliste déçu

May 13, 2024

Dans nos milieux de travail de plus en plus complexes, ambigus et souvent imprévisibles, il n'est pas rare de voir émerger le cynisme. 

Formatrice depuis plus de 20 ans, j'ai scruté une diversité remarquable d'individus, de situations et de comportements dans ces milieux.   Ce que j’ai découvert, c’est que le cynique est essentiellement un idéaliste qui, confronté aux réalités du quotidien, devient désenchanté par les circonstances et désillusionné par les résultats. 

Voyez, les êtres humains ne naissent pas avec des traits tels que la passivité, le désintérêt ou le manque de motivation. À l'origine, l'idéalisme prédomine – une aspiration partagée par tous à réussir, à être reconnu et à éprouver une satisfaction personnelle.  

Les déceptions, les obstacles inattendus et les résultats décevants peuvent graduellement éroder cette prédominance positive, laissant ainsi émerger le cynisme telle une armure, une défense face aux adversités de la vie, délaissant progressivement leur idéalisme initial. 

 

Déceler des signes de cynisme  

Il n’en faut pas beaucoup pour repérer les signes de cynisme auprès d'une personne. Le langage corporel, l'attitude et les expressions trahissent souvent cette disposition. Voici quelques indicateurs caractéristiques :  

  • Langage négatif persistant : Propension à exprimer régulièrement des doutes et des critiques, même face à des nouvelles positives, utilisant un langage négatif de manière récurrente. 
  • Manque d'enthousiasme : Manifestation d’un désintérêt ou un manque de motivation envers les projets et les initiatives de l’organisation, adoptant une attitude blasée et indifférente. 
  • Réactions sarcastiques ou ironiques : Le sarcasme et l'ironie sont des moyens fréquemment employés pour exprimer leur point de vue, avec un ton souvent moqueur, même sur des sujets sérieux. 
  • Résistance au changement : Réticence à accepter de nouveaux projets ou initiatives, percevant souvent ces changements comme inutiles ou condamnés à l'échec. 
  • Manque de confiance : Difficulté à faire confiance aux autres, interprétant souvent les actions de manière négative, que ce soit envers des collègues, des dirigeants ou la direction générale. 
  • Humour négatif: L'humour peut être utilisé comme mécanisme de défense pour masquer la déception, l’amertume ou la frustration. 
  • Dévalorisation des réalisations : Les succès et les réalisations sont minimisés, considérant souvent tout effort comme vain ou motivé par des intentions cachées. 
  • Isolation sociale : Retrait social, évitant les interactions positives et se tenant à l'écart des événements d'équipe, se sentant déconnectés des autres membres de l'organisation. 
  • Critique systématique : Adoption d’une approche persistante de la critique, remettant en question les décisions, les actions et les motivations des autres de manière systématique. 
  • Détachement émotionnel : Détachement émotionnel, évitant de s'investir émotionnellement dans leur travail ou les relations professionnelles. 

 

Semble familier? 

 

Découvrez pourquoi quelqu’un a emprunté la voie du cynisme 

Le cynisme au sein d'un milieu de travail peut découler de diverses raisons, et chaque individu peut avoir des motivations spécifiques. Habituellement, le cynisme est le signe que les gens se sentent impuissants, en danger, dévalorisés et non écoutés.  

Ce sont généralement des personnes qui ont des bagages en raison de mauvaises expériences antérieures : 

  • Expériences passées négatives : Telles que des échecs, des trahisons, ou des situations de travail toxiques peuvent conduire quelqu'un à adopter une attitude cynique comme mécanisme de défense. 
  • Manque de reconnaissance : Un manque de reconnaissance ou de récompenses pour les contributions au travail. Les individus peuvent se sentir dévalorisés et non appréciés pour leurs efforts. 
  • Sentiment d'injustice : Que ce soit au niveau des promotions, des augmentations salariales, ou des décisions de gestion. Le sentiment que les règles du jeu ne sont pas équitables peut conduire à une attitude négative. 
  • Leadership inefficace : Un leadership déficient, caractérisé par un manque de transparence, des décisions arbitraires, ou un manque de communication. Les employés perdent confiance envers leurs dirigeants. 
  • Manque de confiance dans l'organisation : Une perte de confiance envers l'organisation elle-même, que ce soit en raison de changements fréquents, de restructurations mal gérées, etc. 
  • Sentiment d'impuissance : Lorsque les gens se sentent impuissants à influencer les décisions ou à apporter des changements positifs, ils peuvent développer du cynisme. Le sentiment de ne pas avoir de prise sur son propre destin professionnel peut être démotivant. 
  • Incompatibilité de valeurs : Un décalage entre les valeurs personnelles d'un individu et celles de l'organisation. Si les employés estiment que l'organisation ne respecte pas les principes qui leur sont chers, ils peuvent adopter une attitude critique. 
  • Surcharge de travail : Une charge de travail excessive, des attentes déraisonnables ou des conditions de travail stressantes peuvent conduire à la frustration. Cette frustration peut se manifester par le cynisme en réponse à des difficultés perçues comme insurmontables. 
  • Manque de développement professionnel : L'absence d'opportunités de développement professionnel, de formation ou d'avancement peut engendrer un sentiment de stagnation et avoir l’impression que leurs ambitions professionnelles ne sont pas prises en compte. 
  • Culture organisationnelle défavorable : Une culture organisationnelle toxique, caractérisée par des comportements inappropriés, des conflits non résolus ou un manque de collaboration, peut encourager le cynisme parmi les membres de l'organisation. 

 Bref, on perd l'espoir que l’organisation puisse apporter des améliorations significatives à la situation. 

  

Si vous subissez le cynisme - Devenez le remède!  

Votre meilleure défense pour contrer le cynique est d’adopter une approche proactive en instaurant une culture de confiance :  

  • Initiez des conversations ouvertes et empathiques. Encouragez-les à partager leurs préoccupations sans crainte de jugement. Écoutez attentivement, soyez présent, et orientez la discussion sans promettre des solutions immédiates. 
  • Incarnez les valeurs de l'organisation. Soyez un exemple vivant des principes défendus par votre organisation. Cela établit la base d'une relation de confiance, évitant ainsi le développement de la méfiance. 
  • Soyez clair et prévisible. Éliminez l'anxiété en communiquant clairement les comportements, priorités et valeurs attendus.  
  • Tenez vos promesses. Assurez-vous que les engagements pris avec les clients, collègues et employés sont respectés. Si une promesse ne peut être tenue, communiquez rapidement et expliquez la situation. 
  • Soyez transparent et honnête. Même face à des nouvelles difficiles, la vérité est cruciale. Évitez tout comportement évasif ou mensonger, car cela ne fera que renforcer le cynisme. 
  • Promouvez la sécurité psychologique. Encouragez un environnement où les erreurs sont permises sans être réprimandées, humiliées ou autrement punis. Favorisez la prise de parole lors des réunions, permettant ainsi l'émergence d'idées sans crainte de rejet. La peur et la confiance ne peuvent pas coexister.  

L'intentionnalité dans la création de cette culture de confiance est essentielle.  Bien que cela nécessite du temps, une fois que les individus constatent qu'ils peuvent avoir confiance en leurs dirigeants et entre eux, le cynisme perd son emprise. Une culture de confiance ne permet tout simplement pas au cynisme de s'installer durablement. 

 

Si vous êtes le cynique – défaites-vous-en et retrouvez l'idéalisme! 

Dans un contexte où le cynisme surgit comme une réaction naturelle face à l'adversité, je préconise une approche pragmatique pour ceux qui se retrouvent dans le rôle du cynique. 

L'idée sous-jacente est que le cynique est, en essence, un idéaliste déçu. Au lieu de succomber à la déception, je propose de canaliser cette énergie dans des actions constructives, un processus graduel, mais réalisable avec un engagement personnel et des efforts délibérés. 

  • Réflexion personnelle : Prenez du recul pour réfléchir sur les expériences passées qui ont contribué au cynisme. Identifiez les moments où vos attentes ont été déçues et explorez les raisons derrière ces déceptions.  
  • Développez de la résilience : Renforcez votre capacité à faire face aux revers et aux défis. Adoptez une perspective plus résiliente en considérant les échecs comme des opportunités d'apprentissage plutôt que des obstacles insurmontables. La résilience favorise une attitude positive face aux difficultés. 
  • Établissez des objectifs positifs : Définissez des objectifs professionnels et personnels positifs. Avoir une vision inspirante, des aspirations claires et motivantes transcende les sentiments négatifs et peut réorienter l'énergie vers des résultats positifs.   
  • Participez à des activités de développement professionnel : Investissez dans des formations, des ateliers ou des programmes qui stimulent votre croissance professionnelle. Acquérir de nouvelles compétences et perspectives peut raviver l'enthousiasme pour le travail et renforce la confiance en soi et l'engagement. 
  • Apprenez à communiquer de manière constructive : Développez des compétences de communication qui favorisent un échange ouvert et constructif, même dans des situations difficiles. Cela permet de prévenir l'accumulation de ressentiments et de favoriser la compréhension mutuelle. 
  • Cultivez de relations positives : Entourez-vous de collègues et de mentors positifs. Établissez des liens avec des personnes partageant des valeurs similaires, ce qui peut créer un environnement de travail plus encourageant. Les relations positives contribuent à créer une culture organisationnelle favorable, limitant les influences cyniques. 
  • Canalisez l'énergie déçue dans des actions constructives : Encouragez la conversion de l'énergie négative en actions positives. Participez à des projets ou des initiatives qui ont un impact positif sur l'organisation ou la communauté. Cela peut se faire par le biais de projets concrets, de bénévolat ou d'initiatives visant à créer un impact positif. L'engagement dans des actions positives alimente le sentiment de contribution, renforce le sentiment de réalisation et de valeur, contrecarrant le cynisme. 

 

Défaire le cynisme et retrouver l'idéalisme est possible. Cela implique un processus de transformation personnelle en s'outillant convenablement pour affronter les défis. Ainsi on peut naviguer avec succès dans le monde professionnel tout en maintenant notre intégrité et notre vision positive. 

 

 

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