La communication n’est pas ce que l’on dit – mais ce que l’autre comprend

La communication n’est pas ce que l’on dit – mais ce que l’autre comprend

May 20, 2024

Parmi toutes les compétences professionnelles que nous cherchons à maîtriser, la communication occupe une place de choix. Elle transcende les simples échanges d'informations pour devenir le cœur de nos interactions, le pont entre nos idées et le monde extérieur. Cependant, le véritable art de communiquer réside dans notre capacité à nous assurer que ce que nous disons est non seulement entendu, mais également compris dans l'esprit dans lequel nous l'avons partagé. Ce processus, bien que complexe, est essentiel pour devenir un communicateur efficace. 

 

La métaphore du "Jeu du téléphone" 

Pour illustrer la complexité à la communication, prenons l'exemple du "jeu du téléphone". Dans ce jeu, une phrase est chuchotée à l'oreille, de personne en personne, une partie du plaisir est que, quoi qu'il en soit, le message finit généralement par être déformé, parfois jusqu'à l'incompréhension. Des erreurs s'accumulent à chaque transmission du message, de sorte que la phrase annoncée par le dernier joueur diffère significativement de celle du premier joueur. Ce jeu, dans sa simplicité, démontre parfaitement comment la déformation du message peut s'opérer à chaque étape de sa transmission. 

 

Les défis de la communication 

La communication est intrinsèquement sujette à l'ambiguïté et aux distorsions non intentionnelles. Ce phénomène n'est pas sans conséquence dans le monde professionnel où la clarté et la précision de la communication sont cruciales. Une mauvaise interprétation peut mener à des erreurs, des malentendus et des conflits, soulignant l'importance de veiller non seulement à ce que nous disons, mais surtout à comment notre message est reçu et compris. 

Combien de fois avons-nous été certains de ce que nous avons dit, et tellement surpris en nous rendant compte de ce que notre interlocuteur a compris ou interprété de nos propos? Vos propres expériences vous ont probablement enseigné que ce n’est pas parce que vous l’avez transmis qu’un message est correctement interprété. 

Communiquer n’est pas seulement un échange d’information, c’est transmettre un message à une autre personne (ou à un groupe) afin d’être compris. « Communicare » du latin :  Mettre en commun, échanger, partager, se consulter, conférer, participer à… C’est entrer en contact avec une autre personne. 

Cela ne peut se faire en solo, une interaction est nécessaire. Toute interaction implique que notre propre cadre de référence soit mis en relation avec celui du récepteur du message, puisqu’il participe à la signification du message émis en fonction de son propre cadre de référence. 

Comme le mentionne Timm (1980), pour créer des conditions optimales de communication, il importe de se rappeler que « Nous devons nous attendre à être mal compris par au moins quelques-uns de nos interlocuteurs, nous devons nous attendre à mal comprendre les autres; nous pouvons chercher à réduire l’incompréhension, mais nous ne pouvons jamais l’éliminer totalement. Quand nous tenons pour acquis que nous ne serons pas bien compris, nous sommes plus attentifs à faire clarifier, à écouter. Quand nous reconnaissons l’impossibilité d’éliminer toute incompréhension et prévoir toutes les réactions, nous reconnaissons la réalité ». 

Les interférences freinent le procédé de communication et sont sources de distorsions, incompréhensions et mauvaises interprétations. Ce sont des barrières à une communication efficace. Plusieurs interférences peuvent survenir aux diverses étapes du processus de communication. Par exemple : 

  • Les différences dans le système de référence (langue, âge, culture, éducation, expérience, cadre de vie, habitudes, etc…); 
  • Lorsque le message est trop long ou trop dense, l’information est difficile à retenir; 
  • Les interférences physiques (les environnements bruyants, les distractions, les interruptions, etc…); 
  • L’état interne des interlocuteurs (émotions, attitudes, valeurs, etc…) ou la présence d’observateurs qui peuvent gêner. Ils produisent des « décrochages » ou une paralysie intellectuelle liée au stress; 
  • Les distractions mentales telles que des préoccupations avec d'autres sujets et la préparation d'une réponse au lieu d'écouter. 
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Mais reconnaître les limites de la communication n’exclut pas d’essayer malgré tout d’atteindre la meilleure communication possible. Les efforts doivent viser la réduction des interférences qui brouillent la transmission du message. 

Un communicateur efficace prévoit les défaillances possibles dans le procédé de communication et les multiples façons dont le message peut être compris. 

 

Stratégies pour améliorer la communication 

Reconnaître ces défis est un premier pas essentiel vers l'amélioration de nos compétences en communication. Voici quelques stratégies pratiques pour rendre nos interactions plus efficaces : 

Adaptez votre message : Prenez en compte le cadre de référence de votre interlocuteur pour adapter votre message de manière qu'il soit le plus clair possible pour lui. 

Pratiquez l'écoute active : L'écoute active implique de se concentrer pleinement sur l'interlocuteur, de comprendre son message, et de répondre de façon réfléchie. C'est une compétence clé pour éviter les malentendus. 

Clarifiez et confirmez : N'hésitez pas à vérifier la compréhension de votre message. Poser des questions telles que "Pourriez-vous me résumer ce que je viens de dire ?" peut aider à s'assurer que le message est bien passé. 

Soyez attentif au non-verbal et au para-verbal : Une grande partie de la communication passe par le langage corporel, les expressions faciales, et la voix (ton, débit, volume, …). Soyez conscient de ces éléments tant chez vous que chez votre interlocuteur. 

Réduisez les distractions : Choisissez un environnement propice à la communication pour vos échanges importants. Un lieu calme et une bonne disposition physique peuvent grandement améliorer la qualité de la communication. 

 

En fin de compte, une communication efficace nécessite de la pratique, de la patience et une volonté d'amélioration continue. En prenant le temps de réfléchir à nos propres habitudes de communication et en adoptant des stratégies pour surmonter les obstacles, nous pouvons améliorer notre capacité à nous faire comprendre et à comprendre les autres. La communication est un voyage, non une destination. À travers cet apprentissage, nous nous donnons les moyens de bâtir des ponts de compréhension, d'enrichir nos relations professionnelles et personnelles, et de naviguer avec succès dans le monde complexe qui nous entoure. 

La communication repose sur une suite d’actions et de réactions. Le récepteur, comme l’émetteur, est touché par les effets du message. Il peut exister un écart important entre le message émis et le message reçu.  Il est essentiel, lors de nos communications, de se rappeler qu’on n’est pas tout seul dans l’interaction et que le récepteur demeure un élément essentiel de la communication – ce que nous avons communiqué n’est pas ce que nous avons dit, mais ce que l’autre a compris ! 

 

 

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